Cérémonies plurielles du 8 mai 1945 à Argenteuil

 

Belles cérémonies du 8 mai 1945 à Argenteuil, avec la présence du maire, du conseil départemental, du sous-préfet. Les enfants ont chanté la Marseillaise, et ont reçu les félicitations du représentant de l’Etat. Le parti communiste a aussi souhaité rendre un hommage à part sur les tombes de Marie Peri, et Victor Dupouy, Mon appareil avait pris la pluie, et parfois l’objectif est plongé dans le brouillard, on ne perçoit ainsi que la voix du sous-préfet.

C’est une cérémonie qui a lieu partout en France, au même moment, et pourtant il s’en dégage quelque chose, tant d’années après la guerre, plus que dans mon enfance, où,paradoxalement, cette période nous semblait plus lointaine. Il y a d’une part le devoir de mémoire, peut-être l’hypermnésie, et un réalisme sur le climat du monde.

 

 

 

Fracture administrative

Sommes-nous égaux pour les démarches administratives selon notre adresse ? Ce sont les notations du quotidien qui nous informent sur ce point, bien plus que les articles des journaux. Ainsi, dans notre ville, obtenir un passeport prend trois mois, le premier rendez-vous demandant 2 mois, tandis que d’autres communes plus favorisées accomplissent ces formalités en quelques jours. Est-ce que cela tient à une forte demande, à des moyens administratifs plus réduits ? Je ne suis pas capable de l’analyser, mais cela relève dune fracture territoriale.

Le premier objectif pour Argenteuil, inventer la convivialité plutôt que le vivre-ensemble

Engagés pour Argenteuil veut former une liste assez large, qui irait du centre-droit à l’extrême-gauche, mais doit encore décrire sa plateforme programmatique. On peut imaginer que son premier objectif sera demettre fin au programme Jean Vilar, mais que faire ensuite, car c’était l’un des rares projets structurants, et conserver telle quelle la salle de spectacle actuelles n’est pas un projet. Et si le vrai problème d’Argenteuil était son manque de convivialité, sa difficulté à mettre du liant dans ses communautés ?

On a parlé de vivre-ensemble, ce qui est une manière euphemisée d’évoquer une vie séparée, prudentielle où ces communautés s’évitent, soucieuses de ne pas provoquer d’incident de frontière, de malentendu, tellement chacun sait ici marcher sur des braises, et des conflits de civilisation possibles.

Par exemple, pour un vieux français comme moi, je n’ai connu aucun lieu et aucune époque où le statut de la femme soit si bas, pas même dans la France rurale d’il y a 40 ans. Et pourtant, lors d’un débat public, un jeune homme est venu se plaindre que les femmes ne vivaient pas dans la pudeur, qu’il n’y avait pas assez de voiles, pas assez de pudeur en occident, et ce jeune homme en avait les larmes aux yeux, il pleurait presque en racontant cela, est-ce que j’aurais dû éprouver davantage d’empathie et pleurer avec lui  sur toute cette impudeur féminine qui avait jeté son voile sombre de succube sur le monde occidental ? Jusqu’où doit-on aller dans l’ouverture aux autres, jusqu’où peut-on tout tolérer ? Pouvait-on sécher les larmes du jeune homme, ou devait on les laisser couler ?

Je ne me résigne pas à ces cafés remplis d’hommes, comme si nous vivions dans une ville unisexe, et tous les gens de la même rive que mou partagent ce malaise, celui d’être devenu un étranger sur son propre terrutoire.

Peut-on assouplir les frontières des communautés, aller vers un vivre-ensemble, mais parce qu’il aurait un contenu partagé, qu’il correspondrait à un véritable progrès societal des nouveaux arrivants et non à une tolérance revendiquée pour un état social dans lequel nous ne pouvons pas vivre, correspondant à une régression jamais connue dans notre histoire, une utopie masculiniste installée dans le monde réel, sous prétexte d’un droit au spirituel rêve qui s’affranchirait de la société.

Ces revendications, ces dérives decolonialistes narrées dans un jargon ébouriffant, font penser aux inventions comiques de sociétés imaginaires et métaphoriques dans les contes philosophiques de Voltaire et de Jonathan Swift.

S’il est quelqu’un à qui il faudra un jour donner un nom de rue à Argenteuil, je crois que c’est Philippe Doucet. Je ne suis pas son militant, son partisan, mais on doit reconnaître qu’il a su lancer des investissements judicieux et bien pensés qui ont tiré la ville vers le haut, et surtout qu’il a su en public tenir un discours de laïcité et ne pas faire de concession aux obscurantismes, au contraire du discours attristant d’une femme politique actuelle, dont je tairai le nom, qui tout en se targuant de défendre l’égalité femmes/hommes, s’est lancée dans la défense d’un signe ostensatoire d’infériorité pour les femmes. Je suis un peu tranchant, car je crois qu’elle a compris sa bévue et son mauvais calcul électoraliste, et par son silence actuel, semble en avoir pris la mesure et réalisé l’étendue des dégâts. Quel programme pour Argenteuil, certainement celui d’un meilleur respect de la laïcité, de meilleurs signaux donnés en matière d’égalité femmes/hommes, car la banlieue ne peut demeurer cette sorte de jurassic parc de la condition féminine, qui est même en train d’inspirer les masculinistes, et de leur donner l’espoir d’une contre-revolution. Il faut redonner de la mixité sociale, réinjecter des classes moyennes, car ce n’est décidément pas une chance pour les populations venues d’ailleurs de ne se retrouver qu’entre elles, et de reconstituer en plus étroit ce qu’elles ont fui.

 

 

 

Commerces

Je marche dans les rues et je m’étonne de la baisse de qualité des commerces, une non-qualité qui finit par couter cher, parce les objets acquis ne durent pas très longtemps. Je remarque aussi que je dépense peu parce que je n’ai pas de tentation. Pour les vêtements, j’en arrive à la même conclusion que le maire, qui les achète en dehors de la ville, parce que la qualité a disparu de la ville. Et pourtant  voici 10 ou 15 ans, il existait encore des enseignes dignes de ce nom. Je crois que le cas des vêtements est le plus symptomatique, le centre-ville n’offre plus d’enseigne proposanr des vêtements pour des classes moyennes.